Tamis rotatif

En réhabilitation il est utile de recycler l’ensemble des matériaux démontés ou travaillés, utile et parfois nécessaire.
Il faut pouvoir trier pierres, granulats, terres, etc. Les pierres retournent dans les murs, les granulats en fonction de leur diamètre en béton ou en mortier, la terre dans les jardins. Sauf que tamiser sur une grille fixe n’est pas une sinécure, c’est pénible, long et fatiguant. Il y a plus simple ; la bétonnière.

Un peu aménagée (sans transformations) celle-ci permet de tamiser de grands (à l’échelle individuelle) volumes en peu de temps. Les éléments de bases sont une bétonnière, une grille rigide aisément pliable mais très solide et une sangle à cliquets. Les éléments additionnels sont une couronne pleine du diamètre de la gueule de la bétonnière et des tamis à mailles intermédiaires.

La grille rigide peut poser problème, le modèle dont j’ai d’abords disposé est ancien, difficilement trouvable, la transversale de maille est de 13 mm, le diamètre du fil approche les 2 mm, il est très rigide (photo 1).
Dans un second temps j’ai ajusté deux grilles de carreleur (maille 50 mm) pour obtenir une nouvelle grille de 25 mm. de maille. C’est la dimension presque idéale. 25 mm. c’est la plus grande dimension des granulats pour faire un béton maniable. Pour les diamètres inférieurs il suffit d’y insérer une grille plus fine, comme présenté (photo 2).
Cette grille plus flexible se plie facilement. Et nécessite des renforts pour la rigidifier.

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Photo 1 : Premier modèle

La grille est pliée autour de la gueule de la bétonnière et fixée par la sangle. A l’autre bout la couronne (un vieux morceau découpé d’incinérateur de jardin) permet de séparer en sortie le tamisas du refus. (avec quelques réserves) Cette couronne est double et prend en sandwich la grille, quelques rivets les maintiennent ensemble.

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Photo 2 : Version améliorée…

Dans la version améliorée, des lames d’acier galvanisé maintiennent la grille.
Des points de soudure à l’étain (tenue moyenne en fait) permettent de solidariser les deux grilles entre elles et aux lames. La couronne de sortie est un morceau d’aluminium. Les lames, la couronne, la bride de fixation sont rivetés. J’ai également découpé une encoche de plus dans le disque qui règle le relevage de la bétonnière ce qui permet un degré d’inclinaison supplémentaire (plus horizontal).

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Fixation du tamis sur la bétonnière.

La bride de fixation est un peu plus compliquée. Une lame d’acier 10mm. X 2mm. est cintrée sur la gueule de la bétonnière. Prévoir un recouvrement sinon le cintrage est de mauvaise qualité. Puis découper la lame d’acier quelques centimètres plus court que le périmètre de la bétonnière y souder un écrou long et un anneau. Un boulon (80 mm de long au moins) passe dans l’anneau et permet de serrer très fortement le tamis.

Le principe est d’alimenter le tamis, avec un faible angle rentrant vers la bétonnière tournante, progressivement. Au seau ou à la pelle, petit à petit. Y aller doucement (deux minutes par seau de dix litres par ex.). En entrée le tamis sépare facilement les trois quart du tamisas du refus.
Il faut laisser tourner la bétonnière une fois pleine quelques minutes encore, les chocs entre granulats vont les dépoussiérer et écraser les éventuels morceaux de terre (argiles) et les plus petits diamètres vont s’accumuler dans le fond.
En sortie l’angle est plus horizontal et le refus ressort presque propre. Presque car pour les grosses granulométries c’est parfait mais pour les intermédiaires ou plus petites c’est moins bon. Laissez les quelques litres du fond de bétonnière pour un tamisage à la main ou la tournée suivante, ce fond est très fin et risque de salir le travail effectué.
Pour les grosses granulométries (>= 25 mm) le tamis de base suffit, pour les plus ténues il faut introduire une grille plus fine à l’intérieur du premier et l’y fixer sommairement avec des straps d’électriciens par exemple (un morceau de fil peut suffire).

En fonctionnement  en sortie cela donne ceci :

Tamis rotatif
Tamis rotatif : Sortie et séparation du refus

La couronne est importante pour permettre de séparer le refus du reste. Sans celle-ci la limite est floue, les granulats et les fines se mélangent.

En résumé ceci permet de partir de cette configuration :

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De travailler environ + d’ 1/2 mètre cube par heure (seul) :

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C’est simple, pratique, bon marché (en fonction des matériaux et outils disponibles). Et pour ceux qui tamisent de la terre à destination d’adobe, bauge, etc. une aubaine ;-)

  • Réserves :  C’est poussiéreux (pas toxique mais poussiéreux).
  • Il faut travailler progressivement. (mais c’est beaucoup plus rapide que le tamisage au tamis fixe).
  • Le refus le plus fin doit être lavé à l’eau (si il faut le récupérer, c’est mon cas)
  • Ne pas faire tourner sa bétonnière à vide trop longtemps (usure du moteur).