Nettoyage par électrolyse de la bétonnière

En utilisation normale, une bétonnière est lavée au jet après chaque utilisation.
Mais… on peut avoir quelques réticences à gaspiller tant d’eau, supposer qu’entre deux gâchées le nettoyage n’est pas si important, être distrait ou plus souvent être un peu paresseux. Au bout d’un temps le malaxage prolongé de gravillons ne suffit plus.
Si l’on veut récupérer complètement une bétonnière non seulement sale mais aussi (et c’est obligatoire) rouillée c’est possible grâce à l’électrolyse.

Le principe est simple.
La bétonnière est remplie d’une solution de sels dans de l’eau pour former un électrolyte (favorise le passage du courant). Une barre d’acier inoxydable ou d’acier tout court est plongée (sans contact) dans la cuve et reliée au pôle (+) d’un générateur de courant continu, constituant l’anode. La cuve à dérouiller est reliée au pôle (-) jouant le rôle de cathode.

La réaction d’oxydo-réduction qui se produit sur la pièce à dérouiller (la cathode) réduit le fer de la rouille de ses divers étages d’oxydation. Et oxyde les ions H+ en dihydrogène qui s’échappe sous forme de bulles.
La réaction est sans doute plus complexe mais l’idée est que la transformation de la rouille et le dégagement gazeux provoque le décrochement des écailles de rouille et partant le ciment collé dessus. Donc sans rouille cela n’est pas supposé fonctionner.

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fig a : Montage d’une électrolyse de bétonnière.

Précautions d’usages :
– La réaction dégage de l’hydrogène, c’est un gaz explosif, il n’est pas envisageable de réaliser la réaction à l’intérieur.
– Les sections de câbles doivent être au moins égales à 6 mm² si le générateur est de forte puissance (inverter).
Inconvénient :
– La réaction décolle aussi la peinture si il en reste, surtout si l’électrolyte utilisé est l’hydroxyde de sodium.

Le générateur :
– Un poste à souder inverter, c’est l’idéal. A fond,  la méthode ne nécessite que huit à douze heures, un mécanisme de sécurité généralement présent coupera le courant en cas de surchauffe.
– Un chargeur de batterie (12V – 24V). Comptez 48 heures facilement.
– Une alimentation de vieux PC (prise AT ou ATX) d’au moins 400 Watts, le branchement peut s’effectuer entre +12 et -12 volts (24 volts). Il faudra shunter le pin 14 (fil vert) et un pin COM (fils noirs) pour la démarrer (voir références sur internet pour le détail)

L’électrolyte, 2 kg pour 160 litres environ :
– Bicarbonate de sodium, c’est le mieux.
– Hydroxyde de sodium, cristaux de soude, moins conseillé.
– Sel de cuisine ou de déneigement, déconseillé, dégage du chlore (mais ça fonctionne aussi).

A la fin de la réaction (prenez votre temps…) vider la bétonnière, nettoyer au jet les résidus noirâtres, grattez à la spatule ou piquez le ciment il se décolle tout seul. Puis faites tourner des gravillons avec de l’eau, et de l’acide si besoin, le temps nécessaire pour que le métal soit propre.

Une fois propre, le métal rouille instantanément. Il faut donc le protéger avec soit de l’huile de lin ou le plus classique pétrole puis une huile quelconque.

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fig b : Nettoyage bétonnière par électrolyse en situation réele
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fig c : Etat avant, après électrolyse et après nettoyage et traitement