Inversion du sens de rotation d’une bétonnière électrique

Pour diverses raisons les bétonnières électriques sont réputées tourner trop vite à environ 25 tours/minute. Or il n’est pas possible de ralentir la vitesse du moteur autrement qu’avec un régulateur de fréquence, car ce sont des moteurs synchrones et il est illusoire de trouver une poulie crantée de diamètre supérieure pour modifier le rapport de dents pignon/poulie.

Donc la seule manipulation possible pour améliorer le malaxage sans trop mouiller le mélange est d’inverser le sens de rotation, le moteur électrique pouvant tourner dans les deux et ceci sans modifier le branchement du moteur.

En sens normal la rotation est anti-horaire (fig. a). Laisser faire quelques tours à votre cuve, repérer le moment ou les pâles de malaxage sont à (ou ont juste dépassés) l’horizontale et enfoncez le bouton stop, la cuve repart dans l’autre sens entraînée par le poids du mélange. Saisissez la cuve de la main gauche (fig b.) et accentuez le mouvement dans le sens horaire, enfoncez en même temps le bouton start.
Oh miracle elle tourne à l’envers.

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Sens de rotation normal et forcé d’une cuve de bétonnière.

 

Mais… faites cela cent fois et un jour votre cuve ne tourne plus. Ah!

On entend le moteur démarrer mais la cuve n’est plus entraînée. Que s’est il passé ? C’est simple, le pignon d’entrainement de la courroie crantée à sauté. Le sens de rotation de la cuve est anti-horaire et par le jeu des transmissions de mouvement celui de l’arbre du moteur aussi. Alors en fonctionnement normal le boulon (fig c) qui maintient le pignon d’entrainement sur l’axe du moteur (fig c) est auto-serré par la rotation de l’arbre. Mais en sens inverse c’est le contraire, il se dévisse. Et un jour il tombe. Donc on ouvre le capot de la bétonnière et là surprise! On ne trouve que le boulon et pas le pignon qui pourtant n’est pas une petite pièce. L’indice c’est que j’ai trouvé en déplaçant la machine la rondelle de serrage par terre alors j’en ai conclu qu’ils étaient sortis du capot. Sauf que cela semblait impossible. Et bien si, il y a un petit trou coté châssis qui a permis au pignon et à la rondelle une fois libérés de « sauter » dans le pied (fig d.), la rondelle assez fine est passée par un jour à la base mais le pignon y est resté coincé. Donc il suffit de retourner la bétonnière pour le récupérer. Notez qu’il faut un certain « temps de cerveau » pour comprendre où a bien pu passer le pignon. ;-)

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Pignon d’entrainement et châssis bétonnière